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mardi 20 décembre 2011

Revue du mois de décembre

Petite (moyenne-grande) revue des articles intéressants au mois de décembre.
Issus en totalité du journal Le Devoir, à ma porte tous les matins...


1. Rapport sur les performances scolaires
Vraiment très intéressant. Je retiens essentiellement :
« Là où il y a un potentiel explosif dans l'opinion publique, la mesure d'apaisement n'est jamais très loin. » en parlant des grandes enquêtes axées sur les résultats scolaires des élèves. « Il se passe quelque chose et on cherche à réagir tout de suite. On n'a pas évalué toutes les hypothèses et on arrive avec des solutions qui découlent du sens commun, sans regarder la recherche. C'est une gestion action-réaction. » de dire Jean Bernatchez (prof à l'UQAR). En outre, M. Bernatchez ajoute : « On ne peut pas reprocher à la ministre de l'éducation d'écouter ce que les gens de terrain ont à dire, sauf que, dans cette perspective, la CSQ est un syndicat qui vise à protéger ses membres alors qu'à l'association des professeurs de français, par exemple, ce sont les gens de contenu. Je pense que ce qu'ils ont à dire a plus de poids qu'un syndicat corporatif. » Finalement, il conclue : « Aujourd'hui, si on regarde la composition du ministère, les sous-ministres sont bien souvent des gestionnaires de carrière qui vont veiller à ce que les budgets soient respectés et gérer en fonction des résultats. [...] De sorte que la plupart des ministres sont influencés par une crise ou différents lobbys, peu importe lesquels. »

Il est effectivement assez préoccupant de savoir que les hauts-dirigeants du ministère de l'éducation pourraient ne pas avoir de formation en éducation ou d'expérience des milieux éducatifs... Ils deviennent alors dépendants des recommandations et autres exercices d'influences pour prendre des décisions qui auront une influence sur les services (c'est-à-dire... probablement toutes les décisions!!!).
Je ne serais pas surpris, dans ce contexte, que l'idée de M Charest d'équiper toutes les classes de TBI lui soit venu des entreprises qui les fabriquent, après lui avoir exposé, probablement à grand frais, à quel point c'est important que le Québec se dote de cette nouvelle technologie!

La gestion spontanée des résultats
Le Devoir, Samedi 3 et Dimanche 4 décembre 2011


2. La réponse de Réjean Parent (CSQ)
Celui-ci se défend d'être corporatiste, comme l'a semi-affirmé M. Bernatchez dans l'article précédent. Il met en exergue toute l'énergie déployée par la CSQ pour mieux identifier les problèmes de notre système et trouver des solutions à ceux-ci, ainsi que le professionnalisme et le réel soucis pour l'intérêt des élèves que démontre son personnel. 

Je suis certain que tous ceux qui y travaillent le font de bonne foi. J'en suis même convaincu! Mais force est d'admettre que c'est probablement par glissement que les syndicats sont devenus les bons conseillers du ministère en matière de réussite scolaire. Depuis quand ceux-ci devraient-ils supplanter les universités en matière d'expertise, de recherche et d'expérimentation? J'imagine que c'est une question d'agent...

Tout pour la réussite, pas pour le corporatisme
Le Devoir, Mardi le 6 Décembre 2011


3. Sombre avenir pour le Québec
Texte de M. Pierre St-Germain, président de la FAE

Encore une fois, le président de la FAE me surprend par son manque de rigueur intellectuelle. Cette fois il attaque de tous côtés la CAQ et son chef, François Legault. Je suis loin d'être un partisan de cette nouvelle coalition, mais force est d'admettre que notre président utilise ici des raccourcis trompeurs et fait preuve d'un dogmatisme à peine caché derrière l'emploi d'une tonne d'adjectifs tendancieux. En bref, j'ai l'impression d'avoir devant moi un grand maître de la démagogie en colère. Car de son texte se dégage une forte impression de colère incontrôlée, qui lui fait dire des choses presque grossières... indéfendables et teint d'une trop grande opiniâtreté.
Le pire dans tout cela, c'est que je suis d'accord sur certaines idées qu'il avance. Mais à la manière qu'il s'y prend pour nous les enfoncer dans la tête...

Je n'en parlerai pas davantage. Allez le lire, et essayez de tenir jusqu'au bout!


Sombre avenir pour le Québec
Le Devoir, Mardi le 13 Décembre 2011

Si vous voulez un éclairage plus intelligent et clair à propos de l'idée d'évaluer les enseignants en fonction des performances des élèves, je vous propose plutôt ce très bon texte, paru en novembre, écrit par Ian Murchison, étudiant à l'ENAP.

L'école est en feu? On sort de l'école.
Le Devoir, Mardi le 29 Novembre 2011


4. L'intimidation en milieu scolaire
Il y a eu de nombreux articles, plus ou moins pertinents à propos de l'intimidation à l'école. Je n'en parlerai donc pas car je crois que le sujet a été sur-médiatisé et que le message le plus populaire est très clair. 


5. La dyslexie : une maladie mentale?
Beaucoup d'encre a coulé depuis l'annonce que la dyslexie et autres troubles d'apprentissages seront reconnus comme des maladies mentales par le ministère de l'éducation dès 2012.

La dyslexie : une maladie mentale?
Le Devoir, 26 novembre 2011


- Monique Brodeur, doyenne de la faculté d'éducation de l'UQAM, affirme que cela risque fortement de causer des préjudices importants aux gens ayant ce type de troubles.


Troubles d'apprentissages - La dyslexie, bientôt un trouble mental?
Le Devoir, 26 novembre 2011


- D'autres intervenants du milieu scolaire la soutiennent d'ailleurs dans sa démarche d'opposition à la révision du guide explicatif qui balisera la loi 21.


Dyslexie, une coalition s'organise.
Le Devoir, 6 décembre 2011


- Jean Paul Dutrisac, président de l'Office des professions du Québec, y va d'une réplique qui relativise les impacts négatifs des nouvelles dispositions. Il affirme plutôt que cette loi aura comme effet positif « d'élargir l'éventail des services professionnels auxquels [les élèves] auront accès. »

La réplique - troubles d'apprentissage. Des inquiétudes non fondées.
Le Devoir, 8 décembre 2011

Pourtant, celui-ci change de position peu après, le 12 décembre, et co-signe un article plutôt revendicateur. Étonnant non?

Écarter le corporatisme et consulter les acteurs du milieu scolaire pour mieux protéger le public.
Le Devoir, 12 décembre 2011


- Finalement, Le Devoir y va d'un article explicatif sur la Dyslexie et la Dysorthographie qui me semble assez bien! D'emblée, on y lit : « La dyslexie n'est pas un trouble mental, comme le guide explicatif qui balisera la loi 21 le laisse entendre. Il s'agit plutôt d'un trouble neurobiologique du développement que les scientifiques comprennent demieux en mieux. »

L'extraordinaire plasticité du cerveau.
Le Devoir, 10 décembre 2011


6. Commissions scolaires
Les commissions scolaires estiment ne pas pouvoir faire plus de compressions budgétaires (comme demandé par le gouvernement) sans toucher aux services aux élèves.

Les commissions scolaires en ont assez
Le Devoir, Samedi 10 et Dimanche 11 décembre 2011


«Un nouveau modèle de démocratie scolaire», proposé par Gaétan Neault, président de l'Association Montréalaise des Directions d'Établissements Scolaires (AMES), dans la revue Entreprendre fait jaser.

Les commissions scolaires discutent de leur avenir
Le Devoir, 26 novembre 2011


7. Un petit bijou : Universités inc. : Contre la hausse des frais de scolarité.
Je vous parle de l'article de Louis Cornellier dans Le Devoir du 17-18 décembre, qui a lu pour nous l'essai Universités inc. et nous en fait un survol épatant. En huit chapitres, ils dégonflent autant de mythes destinés à justifier une augmentation des droits de scolarité.

Enfin des armes solides pour les opposants à la hausse!

Essais québécois - Contre la hausse des frais de scolarité
Le devoir, 17 décembre 2011

Et :

Universités inc.
Des mythes sur la hausse des frais de scolarité et l'économie du savoir
Éric Martin et Maxime Ouellet
Lux
Montréal, 2011, 156 pages

dimanche 11 décembre 2011

Les intérêts des élèves

À entendre quelques intervenants qui écrivent ou interviennent régulièrement dans les médias, la meilleure des pédagogies se concentrerait sur les intérêts des élèves. C'est-à-dire que l'enseignant devrait choisir ses sujets, thèmes et activités en fonction des intérêts des élèves, afin de susciter initialement l'éclosion d'une forte motivation intrinsèque. Ce discours, de plus en plus entendu et diffusé, notamment dans les cours de formation des maîtres à l'université, appelle à la vigilance et à la réflexion de la part des pédagogues. Même présenté comme une forme de panacée, il est truffé de raccourcis et de contradictions.

Je ne vois pas en mal l'idée que les élèves puissent être accrochés par quelque chose qu'ils connaissent déjà, mais je m'inquiète que l'énergie mise sur ce quelque chose ne diminue le temps consacré à des connaissances nouvelles. Et cela, au nom de "la motivation des élèves". Qui n'a d'ailleurs jamais été témoin d'un enfant qui, n'ayant connu que les produits dérivés d'un héros populaire (par exemple, des souliers Spiderman, des céréales Spiderman, des vêtements Spiderman, les films et dessins animés Spiderman, etc.), n'ait développé aucune connaissances différentes à propos de ses objets du quotidien que celles acquises des produits de son héros favori? Cet exemple parle de lui-même...


Je me désole donc de plus en plus de ce raccourci de l'esprit, qui semble faire fi de la valeur essentielle de l'apprentissage, soit celle d'acquérir quelque chose de nouveau, inconnu; un savoir ou une connaissance que nous n'avions pas avant ce moment critique d'apprentissage. De plus, on suppose à nouveau que l'élève est incapable et on lui facilite la tâche, encore une fois au nom de "la motivation intrinsèque des élèves". S'attaquer à la motivation des élèves n'est pas une affaire de trucs, ou de raccourcis comme celui-ci; mais un travail profond et laborieux de la part de l'enseignant.

*En réponse à ceux qui défendraient cette pratique en disant qu'en bout de compte elle sert l'apprentissage d'autres connaissances, indépendantes du contexte, je réponds d'office que les sujets et thèmes choisis pour une activité constituent en soi des connaissances

dimanche 11 septembre 2011

De retour

Été chargé,
J'ai travaillé fort pour un projet très stimulant, malheureusement sans vacances.
Voici donc un petit article que j'ai écris pour le journal de quartier, à propos de mon travail avec les enfants et les écoles du quartier.

Projet Accès à l'école

J'aurai éventuellement de nombreux petits textes à écrire suite à ces quelques mois d'effervescence.
Pour l'instant, retour à l'université!
 
AKR

mardi 12 avril 2011

L'anglais

Dans cette école, il y a bien peu d'enfants qui parlent français en y arrivant.
Ils parlent plus souvent l'anglais comme deuxième langue, alors que la première est assez lointaine pour moi, francophone exclusif.
C'est que pour moi, l'anglais n'a longtemps été qu'une matière scolaire; une deuxième façon de lire les mêmes informations sur les boîtes de céréales ou ce que parlaient les touristes du Vieux-Québec lorsque j'y passais avec ma famille ou mes amis. C'était la langue des postes de télé où "il y avait des pubs pour les enfants"! Mais où je ne comprenais rien des comiques que j'écoutais.
C'est évidemment internet et les voyages qui m'ont fait découvrir l'utilité de la connaître, cette langue.
Ce matin, cette langue me permet d'insuffler à des enfants la réussite et la compréhension de consignes somme toute déjà assez complexe pour eux. Certains ne comprennent ni français ni anglais, bien sur, mais pour ceux-là je sortirai mes plus beaux gestes et mes plus beaux sourires.

« Bravooo!! » Tout en applaudissant et en souriant très fort, manière de lui faire comprendre qu'il a bien compris, qu'il a réussit. Cet enfant qui semble si perdu dans une école si grande, avec autant de grandes personnes qui l'observent et l'encouragent, ne parle pas encore notre langue mais il l'apprendra. Il l'apprendra mieux elle que les autres, c'est certain, du moins tant qu'il n'aura pas la possibilité d'étudier en anglais. C'est là que réside tout notre espoir de préservation du français.
Dès leur entrée dans cette classe, premier contact avec le français et premières interactions obligées avec le français, ces enfants débutent l'apprentissage le plus important de leur vie : communiquer.

« Ooohh! qu'elle est belle ta souris! C'est une très belle souris ça! » lui dis-je.
« Souris! » me dit-elle d'un accent slave et les yeux interrogateurs, en pointant le petit collant brillant sur son poignet.
« Oui. Souris! Bravo!!»
Et je ne peux m'empêcher de sourire très, très fort!

dimanche 27 mars 2011

La mort du manuel scolaire, l'émergence du jeu en éducation

Article sur une conférence au festival South by Southwest, à Austin au Texas :
« Whyville propose un monde virtuel dans lequel les participants (les élèves) doivent réaliser des tâches d'apprentissage en mathématiques et en sciences qui leur rapporteront de l'argent pour faire tourner l'économie de leur petite communauté. Le site Why-Texas, lui, permet aux écoles du Texas d'entrer en compétition entre elles. Les classes gagnantes reçoivent des prix comme du matériel scientifique ou des séances de formation pour les enseignants. »

À la fin de l'article, Mario Asselin nous ramène sur terre en nous rappelant qu'ici, nous n'en sommes encore qu'à l'étape de la recherche sur le sujet.


« Apprendre, un jeu d'enfant? » de Nathalie Collar, sur cyberpresse.ca le 26 mars 2011.

Enseignants, une détresse plus rare qu'on le croit?

« Sans dénier les difficultés du milieu de l'éducation, les chercheurs ont toutefois remarqué qu'une interprétation erronée du «stress» et les mauvaises méthodes employées pour le mesurer ont peut-être conduit à une trop grande vulgarisation du concept, voire à un certain sensationnalisme. »

Extrait de : « Enseignants, une détresse plus rare qu'on le croit? » de Lisa-Marie Gervais le 23 mars dernier.

En réponse :
« On va laisser les chercheurs discuter entre eux, parce qu'il y a d'autres recherches qui ne vont pas du tout dans le même sens de ce qu'on constate, nous, sur le terrain. Les sondages qu'on a menés ne vont pas dans ce sens-là. » a rétorqué Mme Bernard, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ).
in « Dans les écoles, le stress est bien réel » de Lisa-Marie Gervais le 24 mars 2011.


Finalement, l'analyse de Marie-Andrée Chouinard : « Détresse des enseignants, qui dit vrai? »
le vendredi 25 mars 2011.

L'indifférence : ennemie de la démocratie

Ne trouvez-vous pas révoltant que persiste ce climat de morosité vis-à-vis de la politique à Ottawa? Cette indifférence populaire face à un état de plus en plus lointain et opposé à nos valeurs? J'ai besoin d'écrire un peu à ce sujet car j'ai l'impression que ma tête va exploser à force d'être scandalisé par tout ce que fait le gouvernement Harper...

Depuis que les conservateurs de Harper sont à Ottawa, l'étoile de la démocratie canadienne semble s'éteindre davantage de jour en jour. L'état canadien, dirigé par nos représentants élus, fuit tellement le dialogue avec la population qu'on a l'impression qu'une tour d'ivoire est en train de réellement se construire sous notre nez, à Ottawa, sans que nous ne puissions rien y faire.

Aux questions posées, nos politiciens répondent par des slogans ou changent de sujet. Même le mensonge, la dissimulation et la tromperie semblent être monnaie courante chez notre bon gouvernement Harper... et les preuves ne manquent pas. Il faut maintenant déchiffrer le discours, attendre patiemment les retombées d'une décision sans en savoir les motifs, chercher désespérément des informations qui ne sont plus disponibles car bloquées (ou modifiées!!) par les suppôts du PM.

Rendre l'accès plus difficile à l'information et la modifier à son intérêt, comme fait le gouvernement Harper depuis son accession au pouvoir, constitue une atteinte à ma liberté de penser et accentue délibérément l'indifférence d'une population fatiguée par tant de contradictions. C'est pourtant bien l'effet recherché : désinformer pour mieux manipuler.

L'indifférence est l'ennemie de la démocratie. L'indifférence donne davantage de pouvoirs à ceux qu'on a élu, car ils ne nous sont plus redevables et n'ont plus à répondre de leurs actes.


À lire dans Le Devoir du 26-27 mars 2011 :

« Contre Harper? Oui, mais comment? » de Christian Nadeau,

« Le glas a sonné - Le gouvernement conservateur devient le premier de l'histoire canadienne à tomber pour outrage au parlement. » de Guillaume Bourgault-Côté,

« Une élection "inutile"? » de Gil Courtemanche.

dimanche 13 mars 2011

L'engagement des générations post-babyboomers - une question d'émotions!

Le texte de Lise Payette, dans Le Devoir de ce vendredi le 11 mars, m'inspire la réflexion suivante :
si les jeunes gens de la classe moyenne d'aujourd'hui (disons moins de 30 ans) semblent moins impliqués socialement, revendicateurs, solidaires ou politisés, serait-ce parce que ces formes d'engagement ne suscite pas chez eux les mêmes émotions que chez les générations précédentes? Je m'explique.

Les combats de nos parents et de nos grands-parents étaient directement liés à des situations d'oppression, d'injustice et de souffrance auxquelles eux-mêmes étaient soumis. Ainsi la mobilisation et la solidarité leur a permis d'accéder à un niveau de vie moyen beaucoup plus élevé et égalitaire que ce qu'ils avaient eux-mêmes vécu. Par contre, pour les générations suivantes, qui grandissent dans cette société plus équitable et généreuse et peuvent s'épanouir dans la liberté et la qualité de vie qu'on connaît, les enjeux sociaux auxquels elles sont confrontées n'ont pas les mêmes impacts sur leur individualité et leur niveau de vie. Contrairement à leurs parents, cette lutte moderne n'a plus d'emprise dans leur quotidien et elles accordent ainsi moins d'affect à "l'engagement", ainsi moins chargé et signifiant.

Or, ce qui meut les masses c'est l'émotion, ou la conviction qu'il faille personnellement se soulever contre quelque chose ou quelqu'un à défaut d'être laissé de côté. Et la souffrance semble être la plus puissante des émotions mobilisatrices. Aujourd'hui, alors que nous ne souffrons plus ou presque, comment générer une aussi grande puissance?

lundi 21 février 2011

Coalition sur l'avenir du Québec : les enjeux de l'éducation!

Merci à Mario Asselin pour sa couverture de la conférence de presse de la Coalition sur l'avenir du Québec, présidée par M. François Legault. Les questions que soulève l'organisation de l'éducation au Québec sont abondamment abordées lors de cette rencontre du collectif avec les médias.

Voir le carnet de M. Asselin : ici

Suivre Mario Asselin sur Twitter : ici

(article) Réponse de la FAE

Réponse du président de la FAE, Pierre St-Germain, à l'article cité dans le billet précédent : Soutien aux enseignants - pas juste une question de ressources, publié le 10 février 2011.

Je n'avais pas encore eu le temps de le publier, mais voici donc cette réponse : Précisément une affaire de ressources.

Malheureusement, la réponse n'est pas très satisfaisante, voire décevante... l'auteur s'attaque essentiellement à la crédibilité et aux intérêts personnels des chercheurs concerné, ce qui a pour effet de s'éviter un vrai questionnement à propos des idées qu'ils soutiennent. Je ne peux m'empêcher de remarquer également que soit l'auteur a mal lu les affirmations, soit il ne prend que des bouts de phrases du texte précédent pour baser ses réactions.

Un extrait?
« On décode aussi dans leurs propos une forme de paternalisme, pour ne pas dire de mépris, à l'endroit des enseignants des commissions scolaires. Ces chercheurs semblent savoir mieux que les profs eux-mêmes ce qui est bon pour eux. Et bien sûr, ils vont leur tracer le chemin du haut de leur tour d'ivoire. S'il faut en croire les auteurs du collectif, les profs doivent mettre en oeuvre des interventions novatrices et améliorer leurs pratiques. De quelles pratiques parle-t-on? Bien sûr de celles qu'eux-mêmes véhiculent et qui servent de base à, disons-le, un lucratif marché basé sur la formation continue. Ces formations novatrices seraient bien sûr données par eux et leurs collègues qui possèdent la vérité puisque lorsqu'ils parlent de «science», c'est bien entendu à la leur qu'ils font référence. »

Est-ce que c'est ça de la mauvaise foi...??

lundi 14 février 2011

Des élèves trop difficiles...

Par où passera l'amélioration des services éducatifs pour les élèves HDAA (handicapés en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage)? Les études confirment l'une après l'autre que la qualité de l'enseignement du titulaire principal est le principal facteur influençant la réussite des élèves. On souhaiterait alors logiquement que l'augmentation générale de la qualité de l'enseignement devienne la première priorité.

Je comprends de plus en plus les propositions d'utilisation des ressources défendue entre autres dans cet article, paru la semaine dernière dans le Devoir, dont voici un extrait :

« Aux yeux d'un grand nombre d'enseignants, le soutien consiste trop fréquemment à diriger vers un autre professionnel de l'école un élève avec lequel ils se sentent dans l'incapacité d'agir. Dans certains cas, ceci mènera à une offre de services en dehors de la classe, et parfois, à un changement de classe ou même d'école, en orientant l'élève vers une classe ou une école spéciale. Est-ce là le seul soutien possible? »

Et leurs conclusions à propos de la ligne de pensée adoptée par la fédération autonome des enseignants (FAE) :

« Dans la mesure où la FAE ferait la promotion de ce type de soutien, il est certain que nous saluerions cette initiative. Il reste toutefois que la campagne publicitaire actuelle est très loin de cette cible et mérite qu'on la décrie. Cette dernière ne veut que renforcer des préjugés existant en tenant un discours qui manque de nuance et de science, sans compter qu'elle constitue même une incitation au gaspillage de fonds publics. »

Il est certain que je ne remets pas en question le droit des enseignants à de meilleures conditions de travail (ou plutôt à éviter la dégradation de leurs conditions actuelles...). Mais chercher à expliquer cette dégradation par la trop grande présence d'élèves en difficulté dans les classes régulières relève du sophisme!
L'enseignant n'est-il pas un professionnel dont l'ambition est d'amener ses élèves à réussir? Les anciens me diront sûrement que je suis encore trop jeune pour comprendre... :-)

Donner aux tout-petits le goût de la lecture

Donner aux tout-petits le goût de la lecture, quelle bonne idée!
http://www.premierespages.fr/2011/?

Commencer dès la petite enfance la lecture aux enfants, afin de leur faire vivre le plaisir des histoires et de l'imaginaire. Ça vous rappelle certaines annonces télévisée de la Fondation Lucie et André Chagnon? (en voir une ici)


En passant, voici les liens des projets récents en ligne de la fondation Chagnon (fort intéressants) :
http://biengrandir.com/
http://naitreetgrandir.net/fr/


Et l'article de lancement du programme en 2011 par le gouvernement français.

mardi 8 février 2011

L'équité est-elle vraiment souhaitable?

Hier j'abordais l'idée qu'il y ait davantage d'hommes en enseignement.
Mais est-ce vraiment souhaitable? ou souhaité?

En observant rapidement l'histoire de l'éducation au Québec, je constate rapidement que l'idée que ce soit des hommes qui enseignent à la petite école est assez contemporaine. L'enfance a longtemps été une affaire de mères! La femme est historiquement garante de l'éducation des enfants, le sexe n'ayant aucune importance, jusqu'à ce que la puberté soit atteinte. Même aujourd'hui, bien que cette implication soit unanimement encouragée, les pères s'occupent encore bien peu des enfants en comparaison des mères. Reproduire le contexte familial à deux modèles opposés, mais équitables (la mère vs le père), à l'école semble plutôt une utopie puisque basé sur des représentations qui sont fausses. 

Pourquoi diantre voudrait-on qu'il y ait davantage d'hommes dans une institution qui a toujours été l'affaire des femmes? (entendons-nous, je parle exclusivement de l'enseignant dans sa classe, car nous savons que ce n'est pas le même rapport pour tout ce qui est direction, gouvernance, etc) Je me fais l'avocat du diable ce soir, mais il me semble primordial de réfléchir à la question d'un point de vue sociologique avant de prendre position. Je me mets à l'ouvrage...

Pourquoi aujourd'hui est-il donc convenu qu'il serait souhaitable que les hommes soient davantage représentés dans la population enseignante?

dimanche 6 février 2011

(Sondage) L'absence des hommes

Les hommes sont absents de l'école québécoise : c'est un fait.
Dans une école sur quatre, il n'y a pas d'enseignant masculin dans toute l'école. Le seul homme de l'école est éducateur au service de garde, prof d'éduc ou concierge. N'est-ce pas préoccupant? Dans ma formation, nous sommes 8 gars pour 120 filles. Un ratio qui tend vraisemblablement à s'éloigner de plus en plus de la parité, car celui-ci était plutôt de l'ordre de 20/120 voilà dix ans.

Pourtant, rien n'est fait pour encourager davantage les garçons à s'engager dans la profession. Quelle est l'origine de cette inaction populaire? Qu'est-ce qui nous empêche de collectivement poser des gestes pour renverser la tendance? Pourquoi souhaiter qu'il y ait davantage d'hommes enseignants dans nos écoles primaires?

Cela m'inspire le sujet du nouveau gadget que j'inaugure aujourd'hui, le sondage maison.

Allez donc voter à la question de cette semaine :

Devrions-nous mettre en place des programme incitatifs afin d'augmenter le nombre d'hommes en enseignement au primaire?

Bonne semaine.

samedi 22 janvier 2011

(Articles) Semaine du 17 au 21 décembre 2011

Bon, je sors d'une semaine remplie d'action!
C'est peut-être une folie que d'accepter de prendre une classe à ma charge, alors que je suis à temps plein à l'université. Mais maintenant me voilà avec la double difficulté d'avoir à choisir entre ces enfants que j'aime déjà tant, qui se retrouveront probablement avec des suppléantes différentes à tous les jours si je m'en vais, et la vie sereine d'un étudiant concentré uniquement sur ses cours. Je vais devoir prendre une décision sous peu... et attention ce sera déchirant!

En attendant, voici un article intéressant sur Le sommet sur la lecture TD qui se tenait cette semaine, dans lequel on relate une table de réflexion sur comment amener davantage les garçons vers la lecture.
On retiendra, des propos du chercheur Jean-Yves Lévesque (UQAR), l'importance de donner des modèles de lecture masculins aux garçons, qui n'en ont malheureusement pratiquement pas dans les milieux d'éducation.
Lire ici l'article du Devoir, ce samedi 22 janvier 2011.

Aussi, suggestions de Carole Tremblay à propos de littérature jeunesse pour adolescents, cette année sous les thèmes plus difficiles de la catastrophe et de la reconstruction et loin du bonbon auquel on est souvent soumis;
et suggestions de Anne Michaud pour les plus petits.  (malheureusement réservé aux abonnés du Devoir)

Toujours dans Le Devoir du 22 janvier 2011.

dimanche 16 janvier 2011

(je m'interroge) Financement de l'école privée?

Grosse visite sur le site de Télé-Québec.
Franchement, leur site est très bien fait et je suis content d'en faire ici la promotion. Allez naviguer dans la section vidéo et vous serez étonnés de découvrir un paquet de contenus dont on ne soupçonnerait pas l'existence.

www.telequebec.tv

Aujourd'hui j'ai visionné deux épisodes de la nouvelle émission de Claire Lamarche, Huis clos, qui pose une question chaque semaine à un jury composé de 6 personnes du public. Ceux-ci sont ensuite exposés à l'opinion d'intervenants spécialistes de la question, à certaines données statistiques ou scientifiques, avant de délibérer et clore l'émission avec un choix final : pour ou contre.

À l'écoute de l'épisode qui nous intéresse (émission du 15 octobre 2010 : Doit-on cesser de financer l'école privée? ) je m'interroge à nouveau sur notre capacité collective à repérer les éléments importants d'un sujet et à en extraire les arguments en se fondant sur une analyse objective plutôt que sur des valeurs. À cet égard, j'aime bien la position de Pierre Curzi, à propos du même sujet, lors de l'émission Bazzo.tv (8 octobre 2009), qui me semble tout en nuances et très bien documentée. L'extrait de l'émission de Marie-France Bazzo est d'ailleurs en tout point plus intéressant que celui de Huis clos, essentiellement à cause de la qualité des intervenants. Pour leur part, les participants de l'émission de Claire Lamarche me donnent encore la même impression de parler à travers leur chapeau, sans nuances, avec un franc manque de rigueur intellectuelle et une argumentation superficielle. Ça m'énerve toujours, mais c'est prévisible lorsque le principal objectif de l'émission est de faire parler M. et Mme tout-le-monde.

En outre, je trouve que ce débat fait du surplace depuis quelques années, alors qu'on se refuse à repenser le système au complet qui lui, pourtant, a été pensé et construit à une toute autre époque. La réforme du ministère a pu engager certains changements importants, comme la création des conseils d'établissement dans les écoles, mais à l'échelle régionale, les commissions scolaires n'ont pas montré les signes d'une volonté de développer une vision plus contemporaine de l'éducation. Dites-moi si je me trompe?




Je me mouille à mon tour... Le privé au public!
Ma réflexion s'articule autour de la capacité du public à absorber les élèves du privés qui reviendraient faute de financement.

Le secteur public professionnel me semble avoir toute l'expertise nécessaire pour offrir une formation destinée à nos meilleurs élèves. Les enseignants détiennent la même formation, qu'ils enseignent au privé ou au public, et sont soumis aux mêmes normes professionnelles. Les contenus obligatoires sont les mêmes, d'autant que la liberté didactique de l'enseignant se doit d'être équivalente d'un milieu à l'autre. Qui plus est, je me demande bien comment on peut juger de la qualité de l'enseignement d'un prof, selon qu'il soit au privé ou au public, alors que l'environnement professionnel dans lequel il se trouve (accessibilité au matériel spécialisé, pression et exigences de l'entourage, organisation scolaire, mais surtout performances globales de ses élèves) peut varier de façon incroyable.

Ajoutons à cela que l'enseignant modèle de l'école privée, qui a peu ou pas de gestion de classe à faire, dont la moyenne académique de la classe se situe au delà de 75% (avec peut-être un ou deux élèves en échec), dont la presque totalité des parents se présentent aux assemblées de parents, dont la composition ethnique et culturelle de sa classe est homogène et compatible; que cet enseignant possède tous les facteurs de réussite qui lui permettent de construire une pédagogie diversifiée et idéale.

Comparons-le à un enseignant de l'école publique normale qui a, dans sa classe, au moins un élève sur cinq qui présente des difficultés marquées d'apprentissage ou de comportement, dont la moyenne académique de sa classe se situe autours de 65% (avec peut-être 9 ou 10 élèves en échec), dont une minorité de parents (et parfois aucun!) assistent aux assemblées; dont la composition ehtnique et culturelle de sa classe est très hétérogène, avec des élèves provenant de tous les pays du monde dont les croyances ne sont pas toujours compatibles. Celui-ci doit, en conséquence, souvent se concentrer sur un certain nombre de priorités éducatives avant de penser à construire la « pédagogie idéale » à laquelle il a fort probablement pensé tout au long de sa formation universitaire.

Au terme de cette comparaison, peut-on affirmer que l'enseignant de l'école publique est moins compétent que le premier? Peut-on croire que le secteur public n'aurait pas autant d'outils que le secteur privé pour pousser l'« élite » à se dépasser?

Ce qui est certain, c'est qu'un enseignant va idéalement tenter de pousser ses élèves le plus loin possible dans leurs apprentissages. Il va s'arrêter lorsque ses élèves ne peuvent plus le suivre, ou lorsque les paramètres de réussite de sa pédagogie ne seront pas réunis.

Les différences entre le public et le privé?
Voici selon moi les trois principales voies de succès de l'école privée :
1. La concentration des élèves performants, soutenus par des familles très instruites et engagées, et l'homogénéité de leurs valeurs culturelles.
2. Le sentiment d'appartenance, aujourd'hui exacerbé par les palmarès de réussite scolaire et les fondations privées qui financent la « marque » de l'école.
3. Une gestion unique pour chaque établissement, autre moteur du sentiment d'appartenance à une institution unique, mais surtout qui laisse place à une plus grande personnalisation des approches pédagogiques.

Les deux premiers éléments sont facilement reproductibles, si ce n'est déjà fait, par les écoles publiques. Mais le troisième semble être le frein majeur à tout changement de perspective, car impossible à imaginer dans le contexte politique actuel de la gestion de l'éducation au Québec.

En conséquence, je suis tenté de joindre ma voix à celle de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE), qui milite pour une plus grande autonomie des écoles et une décentralisation du leadership au profit des écoles et des « gens de terrain ».

Lisez le communiqué de la FQDE de septembre dernier :
Un modèle de réussite canadien : Une école que le Québec devrait s'offrir 

Il me semble qu'avant de pouvoir me prononcer contre le financement de l'école privée, il me manque l'assurance d'une alternative à notre système actuel qui soit, en plus d'être plus contemporaine, plus profitable pour tous.



À écouter éventuellement :
Émission du 7 janvier 2011 : Devrait-on adapter l'école aux besoins des garçons?

samedi 15 janvier 2011

« Aurevoir, mon beau prince! »

Je les regarde, ce matin, tous autour de la table, en train de manger la collation.
Je me dis que je m'attache tellement rapidement! Alors que ces petits êtres oublient encore régulièrement mon nom, moi je connais le leur depuis les premiers instants que j'ai passé avec eux. C'est comme ça, ils sont particuliers, différents, mais ô combien précieux. Ils sont ma prunelle pour quelques jours, voire semaines, et je ferai tout pour eux.

Me voici dans un rôle délicat, celui d'être là "en attendant" de trouver quelqu'un. C'est monnaie courante dans certains milieux, de ne pas trouver d'enseignants qualifiés lors du premier essai. Ainsi accourent ceux qui peuvent dépanner, temporairement, et faire du mieux qu'ils peuvent "en attendant". Au moins ils sont là! Et puis, je dois terminer mes cours moi...

Je dois donc faire tout et rien. Je dois créer un lien avec eux, afin qu'ils s'habituent rapidement et ne perdent pas trop leurs bonnes habitudes. Mais en même temps je ne dois pas trop créer de lien fort, car je ne suis là que pour deux semaines. Je n'aimerais pas qu'ils s'habituent trop à moi et recommencent encore tout à zéro lorsque je partirai... c'est plutôt frustrant. Car c'est impossible de ne pas créer de lien, qu'ils ne s'attachent pas à moi qui maintenant partage leurs tristesses comme leurs joies. Ça m'est impossible de les soutenir sans les aimer...

Je me souviens déjà d'un de mes petits tannants, celui qui fait mine d'être en colère avec tant de conviction et de talent, qui est si heureux lorsque je regarde un livre avec lui (à en oublier d'écouter l'histoire), qui pleure avec tant de tristesse lorsqu'il pige une carte "obstacle" au jeu de société... je me souviendrai toujours des derniers mots qu'il m'a lancés lors d'un départ de fin de journée, cette semaine :
« Aurevoir! Aurevoir mon beau prince! »

mardi 11 janvier 2011

La performance des universités

C'est connu : les universités québécoises manquent de financement, grattent les fonds de tiroirs pour payer leurs dépenses courantes, font des coupures partout ou c'est possible et cherchent par tous les moyens à générer des revenus supplémentaires en tarifant le moindre petit service offert aux usagers de l'université (étudiants et enseignants en premier lieu).

La politique de gestion qui en découle n'a de résultat que la détérioration lente, mais constante, de la performance générale de l'enseignement supérieur. Encore une fois, c'est connu. Et le secteur qui est le plus touché est probablement le premier cycle, plus précisément les premières années des programmes de premier cycle. Parce que si l'on peut se permettre d'offrir peu de services, peu de financement, peu d'aide aux nouveaux étudiants (parce que de toute façon plusieurs d'entre eux ne se rendront même pas jusqu'à la fin de leur cursus), il est plus difficile de couper le soutien aux étudiants qui se spécialisent, ou contribuent à la renommée de l'université.

Mais la problématique semble tellement, tellement vaste, que de s'y attaquer semble relever du sarcasme! Je n'irai d'ailleurs pas plus loin dans ma réflexion ce soir...

Par contre, cette semaine s'annonce faste en publications qui concernent le financement et la gestion de nos universités, en commençant par les révélations entourant la démission (ou le congédiement) de l'ancienne rectrice de l'université Concordia, Mme Judith Woodsworth, avec à la clé une prime de départ assez faramineuse - 703 500$, selon la Presse.

Voir l'article dans Le Devoir du 8 janvier dernier : L'université Concordia dans le collimateur de Québec.
La suite des événements aujourd'hui le 11 janvier : Concordia tente de calmer le jeu.
- La réponse de l'université : Message à la communauté de Concordia.
- La réponse de la FEUQ : L'appétit insatiable des Recteurs.

Parions que le débat sur le financement des universités est relancé de plus belle?

Après une petite pause pour noël, je suis certain qu'on tentera à nouveau de convaincre mon voisin que je dois payer plus cher pour mes études (ou m'endetter davantage, selon le point de vue).

dimanche 9 janvier 2011

(Article) - La directrice

J'ai trouvé cette lettre au Devoir, datant du 10 décembre 2010, qui m'a franchement fort touché.
Écrite par Marc St-Pierre, Dir. général adj. de la CS de la Rivière-du-Nord.

L'histoire touchante d'une directrice d'école face aux difficultés d'un père monoparental de deux enfants fréquentant son école. Touchant et encourageant, avec une petite touche éditoriale à la fin du récit :

« C'est juste l'histoire d'une directrice et d'un papa, de deux petits et de quelques adultes à Saint-Jérôme. Mais cette directrice-là, elle est la championne dans la catégorie de celles qui font des choses sans y être obligées. Pas obligées? Enfin, pas si sûr. Cette directrice, elle est obligée. C'est son coeur qui l'oblige. Elle refuse de ne pas voir, renonce à se protéger, ne baisse jamais les bras. Il n'y a pas de plus fortes obligations que celles qu'on laisse notre coeur nous faire. »


Allez le lire!

Edit : Je découvre qu'il s'agit d'une re-publication, puisque cette lettre a été initialement publiée en 2008 par Marc St-Pierre sur son propre blogue (à l'époque sous le pseudonyme Michel Le Neuf), voir ici.

vendredi 7 janvier 2011

(Article) Éducation - Le rouleau compresseur des « compétences »

Lettre publiée hier dans la Presse (ici) et aujourd'hui dans le Devoir (), par un collectif d'auteurs, professeurs d'université d'ici et d'ailleurs.

Ils décrient une nouvelle fois la réforme fondée sur les compétences, sous des termes peu nouveaux mais toujours aussi frappants :

« Dans cette «nouvelle» école, on n'enseigne plus à l'être humain pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il vaut. La connaissance n'a de valeur que si elle répond aux besoins du marché, si on peut lui accorder une valeur marchande. »

Il n'est pas étonnant de retrouver, au haut de la liste des signataires, les noms des Pr. Normand Baillargeon et Gérald Boutin (UQÀM), tous deux bien connus pour être de fervents opposants à la réforme fondée sur les compétences. À eux deux, et avec un peu d'exagération de ma part, ils ont dû signer au Québec la quasi totalité des écrits anti-réforme de la dernière décennie!

Je vous épargne ma propre opinion sur le sujet, puisqu'elle n'est pas encore très claire. Malgré tous leurs efforts (ou leur manque d'effort, selon le cas), certains formateurs de l'université n'ont toujours pas réussi à éteindre mon jugement critique à l'égard du programme par compétence.

La réforme est encore aujourd'hui un sujet d'actualité, tant dans les écoles que dans les milieux universitaires. Il est certain que je m'y collerai à mon tour d'ici peu!

jeudi 6 janvier 2011

(Je réfléchis) - Nos impôts paient-ils des services?

Toujours sur le thème Éducation et Société, deux termes intimement liés, j'égare ma réflexion ce matin à propos du financement des services publiques, dont l'éducation, à partir de nos impôts sur le revenus et autres taxes personnelles.

La lecture, sans grand intérêt je le confesse, du blogue de Richard Martineau, ce matin, m'a amené à me poser la question suivante :

« lorsque je paie des impôts et des taxes, à hauteur de près de la moitié de mon salaire annuel, l'argent ainsi déboursé est-il réellement un investissement pour ma propre qualité de vie? »

Beaucoup semblent penser que non (ils le crient d'ailleurs haut et fort). Pour ma part, je n'arrive pas à sincèrement en douter, même si je sais qu'à certains égards certaines « ristournes sur investissement » sont insuffisantes, ou tombent dans les mauvaises poches!
Alors voici une petite réflexion personnelle, destinée à tous les « voisins d'à côté » qui se demandent à quoi peut bien servir leur contribution financière à la société.

C'est que...
Si je regarde tous les frais que le système de santé a déboursé pour moi dès ma naissance, ma petite enfance, alors que moi-même je ne créais aucune richesse ni ne contribuais financièrement au système;

Si je pense à toutes ces années passées à l'école primaire, secondaire, au cégep, où mes parent n'avaient à payer qu'une infime partie que cela coûtait à notre système d'éducation pour m'instruire. Et c'en sera de même pour moi lorsque je serai parent;

Si je me rappelle tous les bons moments d'enfance que j'ai pu passer à jouer dans les parcs publiques, cours d'écoles, bibliothèques municipales, maisons de la cultures, musées, salles de théâtres, organismes de loisirs, clubs de sports, etc. Moments qui m'ont permis d'être qui je suis aujourd'hui, en santé, cultivé et instruit;

Si je me souviens que tout ce qui ressemble de près ou de loin à des lois, règlements, codes de conduite, codes pénaux; tout ce qui contribue à ce que je puisse grandir et m'épanouir dans un pays sécuritaire et juste; toutes ces idées que des gens ont dû réfléchir, inventer et améliorer au fil du temps; toute cette organisation sociale qui ne s'invente pas en un clin d'oeil ni ne s'améliore sans qu'on y mette les efforts... et l'argent;

Si je calcule les coûts reliés à mon système routier, que j'aime en bon état, aux infrastructures de transports ou de communication qui m'amènent tous les biens de consommation dont je rêve, me permettent d'aller partout où je veux (même ailleurs dans le monde) et ce sans limite d'utilisation, et qui me rapproche des gens que j'aime même s'ils sont éloignés;

Et si j'en passais, quelques uns des coûts que ma société assume à ma place.... je ne peux qu'être fier d'y contribuer.

Je ne peux qu'être fier de contribuer à une société qui s'assure de me donner tous les outils afin que je puisse m'épanouir, grandir et mourir heureux et en sécurité, mais surtout afin que je puisse moi-même m'enrichir.

Je ne peux, sincèrement et finalement, douter de l'utilité de mes impôts pour mon propre bonheur et bien-être.


Je souhaite que les tenants du discours individualiste se rappellent à quel point ils sont redevables de leurs richesses (j'entends par là toutes les formes de richesses, tant économique, culturelle, familiale qu'intrapersonnelles : le simple bonheur, par exemple), envers cette société qui les soutient tout au long de leur vie, de la salle des naissances jusqu'à leur mort.

À partir d'ici, on peut réellement commencer à évaluer ce qui ne fonctionne pas bien et mérite d'être amélioré, ou ce qui devrait être imaginé pour un monde meilleur...

Souhaitez-moi bonne chance!! ;-)

PS.: si vous tenez vraiment à visiter le blogue de Martineau... n'avez qu'à cliquer ici.

mardi 4 janvier 2011

Articles du temps des fêtes

Voici quelques articles (très peu), lus au cours du temps des fêtes :

New York Times :
Autour d'un débat essentiel : « Should students be rewarded for beeing friendly, prepared, compliant, a good school citizen, well organized and hard-working? Or should good grades represent exclusively a student's mastery of the material?»
L'expérience d'une école secondaire de Austin, au Minnesota, qui a séparé complètement l'évaluation des savoirs de l'évaluation des comportements attendus de l'élève (incluant la persévérance, par exemple). 
Article de Peg Tyre dans le NYTimes, publié le 27 novembre 2010.

**Plus à venir à propos de Peg Tyre.

Cyberpresse :
La récré est terminée, occupons-nous de nos enfants au lieu de simplement les occuper par Stéphane Paradis. - Article alarmiste, franchement mélodramatique, qui décrie de manière tragique notre soucis anémique pour les enfants. Quand même intéressant...

Élèves de la réforme : on est loin du « grand drame » appréhendé, par Ariane Lacoursière. - Témoignages d'étudiants du cégep sur les appréhensions envers leur réussite, alors que les premiers chiffres, encourageants, commencent à arriver.

C'est tout pour le temps des fêtes...
Il faut dire que je n'ai pas lu beaucoup les journaux au cours des dernières semaines, un peu crevé d'une session universitaire intensive!
Mon abonnement au Devoir reprenait d'ailleurs aujourd'hui. J'y ferai probablement plus référence qu'autrement dans mes liens d'actualité.

(Je Réfléchis) - Moi, l'élève et le maître

Il m'arrive souvent, dans mon rôle de jeune pédagogue, de me référer à ma propre expérience d'élève pour juger de la pertinence ou de l'intérêt d'une démarche envisagée. Mais plus les années avancent, moins j'ai l'impression que ces expérience sont réelles dans ma mémoire et qu'elle se « remodélise » selon mes perceptions d'adulte (et d'éducateur) d'aujourd'hui. Non qu'elles se soient bien produites, mais plutôt que la perception que j'ai pu avoir à cette époque, avec ma pensée d'enfant, se perde tranquillement au profit de mon analyse d'aujourd'hui. Paradoxalement, je sens que certains évènements se sont inscrits initialement dans ma mémoire selon la perception que j'en avais à cette époque. Ceux-ci seraient donc irrémédiablement liés à ma propre vision et ne contiendraient probablement qu'une part de vérité. Nos souvenirs changeraient-ils de différentes façons avec le temps? Y en a-t-il qui resteraient intacts?

Mais alors, quelle influence ont ces souvenirs sur la construction de notre identité professionnelle? Probablement très grande, puisqu'il me semble évident aujourd'hui que notre identité se construise en grande partie à partir des expériences que nous vivons. Peut-être la profession enseignante en est-elle une pour laquelle on ait le plus de références pratiques avant même de la pratiquer!!
Mais personnellement, bien que je remarque chez moi le réflexe de recréer systématiquement les méthodes éducatives vécues dans mon enfance, cela ne veut pas dire que je sois d'accord avec celles-ci et qu'elles représentent ce que je choisirais aujourd'hui comme méthodes. Évidemment, il est bon de préciser que je ne les rejette pas complètement non plus... mais elles sont là, et je n'ai d'autre choix que de faire avec!

Moi, l'élève et le maître à la fois. Peut-être est-ce là un drôle de paradoxe, mais cela me semble assez évident maintenant que chez moi, l'un ne va pas sans l'autre.

Décidément, je fais dans le paradoxe aujourd'hui!

Éducation et sociétés - la revue

C'est en faisant des recherches sur le titre que j'avais en tête, Éducation et Société, que je suis tombé sur  Éducation et Sociétés, revue internationale de sociologie de l'éducation, (voir les résumés en ligne ici) publiée par les éditions De Boek en Belgique sous la direction de Jean-Louis Derouet (?). Il est évidemment impossible de lire en ligne les articles de la revue sans autorisations, mais les titres sont franchement très attirants!

Voici quelques titres intéressants pris au vol :  
Dossier : La socialisation politique des jeunes;
Dimensions éducatives des relations amoureuses;
Résister pour exister : le défi des élèves.

À suivre...

lundi 3 janvier 2011

Lancement du Blogue!

Ça y est!


Voici enfin le blogue que j'avais en tête depuis un petit bout de temps... Je vous explique donc ce que ce sera, en essayant de faire simple!


1. Je publierai et commenterai des liens vers l'actualité en éducation, partagerai mes coups de coeur, y poserai mon regard critique.

2. Je partagerai avec la communauté d'internautes éducateurs une partie de mes expériences de nouvel enseignant et d'universitaire.

3. Je souhaite finalement susciter conversations et débats. Je voudrais qu'ensemble, sur cet espace publique, nous réfléchissions et analysions ces thèmes interdépendants : l'Éducation et la Société.


De plus, notons que ce blogue est appelé à évoluer et à changer au gré de mes observations et des commentaires et idées qui me seront soumis.

Éducation et société?
Pourquoi j'ai choisi le titre "éducation et société"? Parce qu'il me semble que ma démarche est non-exclusive au domaine de l'éducation, mais s'approche davantage de l'observation et l'analyse de la société en général, par l'oeil d'un éducateur. Car cette société influence indubitablement mes approches et mes valeurs de l'éducation, mais paradoxalement elle est la somme des approches et des valeurs qui ont été mises de l'avant dans le passé. Ce qui, on en convient, rend les deux concepts difficiles à considérer l'un sans l'autre! Ce sera peut-être le sujet d'un prochain billet...

J'arrête ici, en souhaitant bonne lecture à tous ceux qui liront, je l'espère avec plaisir et intérêt, les futures publications de ce blogue.

AKR