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mardi 13 août 2013

M. Charest, des excuses sont nécessaires


Texte écrit le 23 mars 2013
 
Des excuses sont nécessaires
Cela prend beaucoup d’honnêteté et d’humilité pour reconnaître que l’on s’est trompé. L’exercice du pouvoir comporte des risques certains, dont celui de faire des erreurs, mais rien ne justifie une utilisation idéologique de la violence.

Loin de moi l’idée de comparer indistinctement les événements du printemps érable et ceux de la rébellion en Syrie, mais force est d’admettre que des ressemblance sont perceptibles sur certains éléments fondateurs. Situons plutôt ces deux situations sur une forme de continuum des dérives du pouvoir, à des intensités cependant fort différentes, dont la ligne directrice serait l’exercice du pouvoir – donc de la violence – à des fins personnelle ou partisane, au détriment de l’ « intérêt suprême » de la société.

À une des extrémités se trouve la triste histoire récente de la Syrie selon Bachar Al Assad. Cet homme, dont l’entêtement et le désir du pouvoir a mené vers une destruction progressive de son pays, tant psychologiquement que physiquement, incarne ce que les dérives du pouvoir politique pourraient représenter de plus terrible. Comment, en effet, justifier la mort de dizaine de milliers d’être humains, la destruction de territoires entiers et le traumatisme d’une population entière dont les effets persisteront pendant de nombreuses années? Non, à mes yeux, aucune fin ne saurait exiger ce sacrifice. D’ailleurs, sans aucun doute, cet homme devra un jour répondre de ses actes et faire face à la justice.

À l’autre extrémité se trouve la crise québécoise de 2012 et le parti libéral du Québec. Ce dernier, qui affichait à l’origine une bonne foi évidente quant à ses aspirations pour les universités québécoises, a peu à peu perdu de vue les « intérêts suprêmes » de la société pour adopter des objectifs à visées personnelles (refus de céder, de dire qu’on a eu tort) et électoralistes. Alors même que la situation sociale se dégradait et laissait présager un empoisonnement des relations entre différentes franges de la société, la raison aurait dû lui faire remarquer que l’intégrité, l’ordre social et la sécurité de (trop) nombreux citoyens était menacés par cet affrontement idéologique. Mais surtout, il aurait dû reconnaître que les nouveaux objectifs qu’il poursuivait ne justifiaient pas qu’il engage l’état – dont la police – dans la spirale de la violence; ou alors accepter qu’aujourd’hui on lui impute la responsabilité totale de la crise. Il ne valait pas la peine d’engager la société dans un débat qui allait durablement diviser et opposer les membres d’une même nation.

En refusant de reculer, le gouvernement libéral a sciemment mené le Québec vers une crise profonde – puisque c’est lui qui menait, rappelons-le – qu’aucun « intérêt suprême » de la société ne soit arrivé à expliquer. Au final, rien n’arrive à justifier la voie que ce parti a choisie pour le Québec. Alors, que nous soyons pour ou contre l’augmentation des droits de scolarité, force est d’admettre que les hommes et femmes qui dirigeaient notre état à l’époque se sont conduits en dictats et n’ont pas poursuivis des buts favorables à l’ensemble des citoyens. Heureusement, contrairement à d’autres populations moins privilégiées, nous avons pu nous sortir de cette spirale grâce à nos institutions démocratiques. Mais les dirigeants de l’époque restent imputables, et devraient reconnaître publiquement qu’ils se sont trompés, sans quoi ils seront à jamais vus à travers leurs mensonges. Ou alors l’intérêt public aurait-il disparu définitivement des visées de ce parti?



À cela se jouxte un mépris pour une frange de la population en fonction de leurs idées et un travail de propagande et de désinformation bien réfléchi. Bien qu’à des lieues de distance au plan de l’intensité, ces deux situations nous démontrent qu’il existe encore aujourd’hui des dirigeants qui sont prêts à tout, même à envenimer et laisser dégénérer une crise sociale, pour conserver le pouvoir qu’ils ont acquis.

À l’ombre de l’opulence… l’itinérance


Texte écrit le 12 décembre 2011

Je marche au centre-ville de Montréal, vaquant à mes occupations habituelles, souvent pressé et à la recherche d’un café. Mais j’en viens à me sentir oppressé par un mal qui croît, là, à l’ombre des restos, des boutiques, des salles de divertissement et de l’indifférence. Cette tristesse me prend dès que je sors d’un métro, dans ou près du centre de la ville, et me suit jusqu’à ce que je sois à l’intérieur des bâtiments bien surveillés!

Parfois ils ou elles sont un peu épeurant, parlent au vide, nous jettent des regards hagards ou crient à tue-tête une détresse, quasi tangible. Parfois ils sont en filigrane sur le décor urbain, couchés dans l’ombre, peut-être à demi morts, parti dans les suites d’une injection qui traîne maintenant à mes pieds. Une fois même, une de ces bêtes s’accote sur le mur d’un théâtre respectable et défèque devant les passants, ahuris, qui s’efforcent de regarder ailleurs. Elle n’est plus cachée, la détresse. Elle fait partie de mon quotidien; du quotidien de millions de gens qui passent par les mêmes endroits que moi.

Moi-même, je fais partie des plus pauvres au fond. Étudiant bénéficiaire du programme gouvernemental de prêts et bourses, fatigué par l’accumulation des horaires contraignants de stages, travaux et boulots (les derniers me permettant de faire les deux premiers!). Pourtant, je me sens totalement coupable et impuissant face à cette détresse qui me saute au visage à tous les coins de rue. Mon avenir est théoriquement assuré : je suis en santé physique et psychologique, j’ai des amis, des passions et des rêves fous auxquels je peux aspirer. Pourtant, je ne suis pas à l’abri des accidents, de la maladie mentale ou physique, des drames familiaux, amicaux, de l’économie en dents de scie. S’il m’arrivait quelque chose, si je perdais espoir et dignité, si moi aussi je me retrouvais à la rue dans dix ans, y aura-t-il quelqu’un pour me venir en aide et m’aider à me relever?

L’itinérance a fait sa place à l’ombre de l’opulence, a crû à cause de notre indifférence et de celle de nos élus. Le passant est impuissant et, par défaut, tolérant face à cette détresse du quotidien. Pour avoir de très riches humains, il faut avoir de très pauvres humains. Et quand la collectivité n’est plus là pour forcer les uns à redonner aux autres, ils ne le font plus. Ces gens devraient être soutenus pour de vrai, afin de les sortir de la rue. Des équipes d’intervenants qualifiés devraient être dans les rues à leur parler, les soigner, les transporter vers des endroits chauds, à la manière du SAMU parisien. Des moyens devraient être augmentés pour les soins et les suivis psychiatriques, afin d’éviter  des événements comme la fusillade du 6 juin dernier, lorsque la police a ouvert le feu sur Mario Hamel un sans-abri en pleine psychose, et tué un passant. Quand les choses bougeront-elles?

De retour

Après une longue absence, me voici de retour.

En fait, cette absence s'explique grandement parce que justement... j'écrivais! Car je me suis lancé à l'automne 2012 dans un projet de mémoire de maîtrise qui m'a tenu en haleine jusqu'à aujourd'hui. Non que ce soit terminé - loin de là - mais plutôt que j'aie concentré toutes mes énergies de rédaction à cette tâche colossale qu'est d'écrire un mémoire pertinent et intéressant. J'espère bien y arriver!
D'ailleurs, je prépare actuellement un projet de doctorat pour l'an prochain. C'est que j'ai pris goût au monde de la recherche et l'idée d'en faire ma vie s'impose de plus en plus!

Je vais bloguer quelques articles prochainement que j'ai écris au cours de l'année mais qui n'ont pas encore été publiés. Je tenterai également de faire quelques comptes rendus de l'actualité, surtout dans le prochain mois alors que l'année scolaire recommence.
Bonnes lectures!