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samedi 15 janvier 2011

« Aurevoir, mon beau prince! »

Je les regarde, ce matin, tous autour de la table, en train de manger la collation.
Je me dis que je m'attache tellement rapidement! Alors que ces petits êtres oublient encore régulièrement mon nom, moi je connais le leur depuis les premiers instants que j'ai passé avec eux. C'est comme ça, ils sont particuliers, différents, mais ô combien précieux. Ils sont ma prunelle pour quelques jours, voire semaines, et je ferai tout pour eux.

Me voici dans un rôle délicat, celui d'être là "en attendant" de trouver quelqu'un. C'est monnaie courante dans certains milieux, de ne pas trouver d'enseignants qualifiés lors du premier essai. Ainsi accourent ceux qui peuvent dépanner, temporairement, et faire du mieux qu'ils peuvent "en attendant". Au moins ils sont là! Et puis, je dois terminer mes cours moi...

Je dois donc faire tout et rien. Je dois créer un lien avec eux, afin qu'ils s'habituent rapidement et ne perdent pas trop leurs bonnes habitudes. Mais en même temps je ne dois pas trop créer de lien fort, car je ne suis là que pour deux semaines. Je n'aimerais pas qu'ils s'habituent trop à moi et recommencent encore tout à zéro lorsque je partirai... c'est plutôt frustrant. Car c'est impossible de ne pas créer de lien, qu'ils ne s'attachent pas à moi qui maintenant partage leurs tristesses comme leurs joies. Ça m'est impossible de les soutenir sans les aimer...

Je me souviens déjà d'un de mes petits tannants, celui qui fait mine d'être en colère avec tant de conviction et de talent, qui est si heureux lorsque je regarde un livre avec lui (à en oublier d'écouter l'histoire), qui pleure avec tant de tristesse lorsqu'il pige une carte "obstacle" au jeu de société... je me souviendrai toujours des derniers mots qu'il m'a lancés lors d'un départ de fin de journée, cette semaine :
« Aurevoir! Aurevoir mon beau prince! »

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