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lundi 2 décembre 2013

Nouvelles de la profession enseignante

Article intéressant aujourd'hui dans cyberpresse, qui publie beaucoup en matière d'éducation ces jours-ci. Il s'agit du nouveau livre de Maurice Tardif, chercheur émérite de l'Université de Montréal, qui semble y aller d'un opus davantage critique que ce que je lui connaissais jusqu'à maintenant. À lire donc.

- «Les gens s'intéressent maintenant plus à leur vieillesse qu'à l'éducation des enfants», avance Maurice Tardif, ajoutant que l'enveloppe consacrée à l'éducation publique a aussi diminué comme peau de chagrin au fil des années.

Ici, écrit par Annie Mathieu - Le Soleil

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ÉGALEMENT, en fin de semaine dans le Devoir, on commente la sortie du nouveau livre de Normand Baillargeon, reconnu pour ses positions en porte-à-faux avec les idées ambiantes. Toujours pertinent de se remettre en question.

- « J’ai dit à mes étudiants, avec qui j’ai une très bonne relation, que j’allais leur apprendre à rester critiques envers des neuromythes. J’ai senti un froid qui est tombé, raconte-t-il. Ils m’ont dit que ce que je leur enseignais comme étant des neuromythes, c’était ce qu’on leur enseignait comme des vérités dans les autres cours. »

Ayant suivi ce cours moi-même avec M. Baillargeon, je peux confirmer que ces échanges ont bien eu lieu, et que son cours est une grande révélation pour nombre d'étudiants qui cherchent du sens dans la panoplie de petites méthodes ou approches qu'on leur présente comme des panacées. Me souvenant des discussions animées dans son cours, je ne suis pas étonné aujourd'hui qu'il écrive pareil essai. À lire également!

À lire ici, par Lisa-Marie Gervais - Le Devoir

Mais surtout ici, par Louis Cornellier - Le Devoir

mardi 3 septembre 2013

Rentrée scolaire : Cinq mesures pour de meilleurs enseignants

Un premier article publié dans Le Devoir. Ça fait bien plaisir de voir une de ses propositions enfin sélectionnée :)

Il faut préciser que le titre a été changé, et l'introduction écourtée. Voici le texte intégral que j'ai envoyé :


La réussite scolaire au Québec : une affaire de bons enseignants

La rentrée scolaire approche à grand pas, et la conversation médiatique au sujet de l’éducation au Québec devrait rapidement reprendre l’effervescence annuelle qu’on lui connaît. Mais avant de sauter à pieds joints dans ce tourbillon, mettons en perspective l’ensemble des débats qui auront cours pour tenter d’abord de revenir à l’essentiel : l’enseignant.

Les enseignants dénoncent fréquemment le manque de considération dont ils font l’objet, autant de la part des médias que de celle de la population en général (dont des parents d’élèves). Le plus grave est certainement le manque de considération qui provient de l’appareil de gestion de l’éducation, qui cherche résolument la solution à ses problèmes dans l’augmentation constante et progressive de la tâche des enseignants, tel une entreprise qui cherche à augmenter la productivité de ses ouvriers. Mais le problème fondamental derrière ce paradigme économique, c’est que le résultat de l’entreprise éducative n’est pas un produit, mais un service; et que le service éducatif dépend presque uniquement de l’individu qui le conçoit, le planifie et l’opère : l’enseignant. Malheureusement, les outils de gestion utilisés jusqu’à ce jour pour augmenter la réussite scolaire des élèves (voir à ce sujet l’aberration des « contrats de performances » imposés aux écoles, commissions scolaires et universités) ont eu l’unique effet dévastateur de déconsidérer et démotiver les enseignants en réduisant le résultat de leur travail à la simple moyenne des notes de leurs élèves.

À un problème énorme, des solutions ciblées
La sélection, la préparation et le soutien de l’enseignant sont les seuls vrais leviers auxquels le monde de l’éducation peut recourir pour améliorer ses « performances ». La recherche en éducation nous indique en effet que le facteur de réussite le plus important en milieu scolaire demeure sans contredit l’enseignant(e). On sait maintenant que peu importe les ressources, les programmes ou les approches mis de l’avant par l’école, ce sont les qualités intrinsèques de chaque enseignant(e) qui auront le plus grand impact sur la réussite des élèves. Alors la question qui devrait toujours accompagner les actions de l’État en matière d’éducation devrait être la suivante : comment pouvons-nous faire en sorte que nos enseignants soient les meilleurs possible? Voici un rappel des principales pistes de solutions :

1. Améliorer la sélection des candidats à la formation universitaire
Il aurait lieu d’exiger davantage de la part des nouveaux admis en enseignement. D’abord un test de français et de connaissances générales devrait être exigé de chaque candidat avant l’admission (et non en cours de formation comme actuellement). Ensuite, une entrevue devrait être obligatoire pour tous. Finalement, la cote R minimale pour entrer en formation devrait être fixe et élevée, quitte à ne pas remplir toutes les places réservées aux candidats collégiens et augmenter le nombre de places pour les candidats adultes ou issus d’autres programmes universitaires.

2. Augmenter le niveau de difficulté du baccalauréat et exiger davantage des étudiants en enseignement
La formation universitaire des enseignants est de plus en plus reconnue pour la facilité déconcertante avec laquelle les étudiants réussissent à passer au travers. Sachant que les enseignants détiennent un pouvoir redoutable sur les développements social et psychologique des élèves de leur classe, est-il admissible que leur formation n’exige pas le meilleur d’eux? Non, la formation universitaire devrait plutôt être redoutable et pousser les futurs enseignants à se dépasser, tout en leur offrant le plus grand bagage de connaissances possible.

3. Augmenter les salaires
Une revalorisation du travail enseignant passe inévitablement par une hausse substantielle des salaires. C’est connu, de meilleurs salaires attirent automatiquement de meilleurs candidats. Mais au-delà de cette considération majeure, ne serait-il pas juste d’augmenter la rétribution des agents de notre éducation publique, considérant les impacts sociaux, démographiques et économiques de leur travail professionnel?

4. Professionnaliser – vraiment –  la pratique enseignante
Contrairement à toutes les autres professions dont l’exercice met l’intégrité psychologique et physiologique d’un être humain en jeu, l’enseignement n’est pas encadré et régit par un ordre professionnel. Actuellement, les trois institutions qui font ce travail morcelé – le ministère de l’éducation, les universités et les syndicats – sont soumises aux fluctuations politiques et sociales et, par conséquent, agissent selon des intérêts qui peuvent changer. Regrouper les questions relatives à l’acte d’enseigner (par exemple : l’éthique professionnelle et les responsabilités du praticien) au sein d’un seul organisme apolitique ayant les coudées franches pourrait non seulement accroître le sentiment de protection du public, mais également favoriser le plein développement et l’affirmation professionnels de nos enseignants.

5. Entourer et soutenir les enseignants
Les enseignants sont épuisés; c’est ce que confirment les études récentes sur la qualité de vie des enseignant. Les entourer et les soutenir signifie ne jamais les laisser seuls dans leur classe, à souffrir le poids de la réussite de leurs élèves et leur propre réussite professionnelle. Tous les enseignants, en particulier les novices, devraient bénéficier d’un suivi hebdomadaire bienveillant qui passe en revue leur travail pédagogique et aide à résoudre les problèmes. De plus, à défaut de pouvoir réduire les ratios maître/élèves, il serait bénéfique de mettre à la disposition des enseignants de l’aide quotidienne dans la planification et la réalisation d’activités d’enseignement. Cette aide pourrait prendre plusieurs formes : orthopédagogues, éducateurs et psychoéducateurs, parents bénévoles, stagiaires et aides-enseignants.

En guise de conclusion, notons que l’apparente rigidité du système d’éducation et de ses acteurs est souvent invoquée pour justifier l’immobilisme politique dans ce domaine. Mais en réalité, de nombreux acteurs se mobilisent quotidiennement pour faire de nos écoles un monde meilleur. Il faut maintenant rétablir les liens entre les « professionnels » de l’éducation et les dirigeants du système. Bien qu’elles soient orientées uniquement vers l’enseignant, les solutions proposées ici sont entièrement appuyées par la recherche comme favorisant, en bout de ligne, la réussite de tous nos élèves. N’est-ce pas là le slogan répété, année après année, par nos ministres de l’éducation?

 
Pour lire mon article directement sur le site du Devoir, cliquez Ici

mardi 13 août 2013

M. Charest, des excuses sont nécessaires


Texte écrit le 23 mars 2013
 
Des excuses sont nécessaires
Cela prend beaucoup d’honnêteté et d’humilité pour reconnaître que l’on s’est trompé. L’exercice du pouvoir comporte des risques certains, dont celui de faire des erreurs, mais rien ne justifie une utilisation idéologique de la violence.

Loin de moi l’idée de comparer indistinctement les événements du printemps érable et ceux de la rébellion en Syrie, mais force est d’admettre que des ressemblance sont perceptibles sur certains éléments fondateurs. Situons plutôt ces deux situations sur une forme de continuum des dérives du pouvoir, à des intensités cependant fort différentes, dont la ligne directrice serait l’exercice du pouvoir – donc de la violence – à des fins personnelle ou partisane, au détriment de l’ « intérêt suprême » de la société.

À une des extrémités se trouve la triste histoire récente de la Syrie selon Bachar Al Assad. Cet homme, dont l’entêtement et le désir du pouvoir a mené vers une destruction progressive de son pays, tant psychologiquement que physiquement, incarne ce que les dérives du pouvoir politique pourraient représenter de plus terrible. Comment, en effet, justifier la mort de dizaine de milliers d’être humains, la destruction de territoires entiers et le traumatisme d’une population entière dont les effets persisteront pendant de nombreuses années? Non, à mes yeux, aucune fin ne saurait exiger ce sacrifice. D’ailleurs, sans aucun doute, cet homme devra un jour répondre de ses actes et faire face à la justice.

À l’autre extrémité se trouve la crise québécoise de 2012 et le parti libéral du Québec. Ce dernier, qui affichait à l’origine une bonne foi évidente quant à ses aspirations pour les universités québécoises, a peu à peu perdu de vue les « intérêts suprêmes » de la société pour adopter des objectifs à visées personnelles (refus de céder, de dire qu’on a eu tort) et électoralistes. Alors même que la situation sociale se dégradait et laissait présager un empoisonnement des relations entre différentes franges de la société, la raison aurait dû lui faire remarquer que l’intégrité, l’ordre social et la sécurité de (trop) nombreux citoyens était menacés par cet affrontement idéologique. Mais surtout, il aurait dû reconnaître que les nouveaux objectifs qu’il poursuivait ne justifiaient pas qu’il engage l’état – dont la police – dans la spirale de la violence; ou alors accepter qu’aujourd’hui on lui impute la responsabilité totale de la crise. Il ne valait pas la peine d’engager la société dans un débat qui allait durablement diviser et opposer les membres d’une même nation.

En refusant de reculer, le gouvernement libéral a sciemment mené le Québec vers une crise profonde – puisque c’est lui qui menait, rappelons-le – qu’aucun « intérêt suprême » de la société ne soit arrivé à expliquer. Au final, rien n’arrive à justifier la voie que ce parti a choisie pour le Québec. Alors, que nous soyons pour ou contre l’augmentation des droits de scolarité, force est d’admettre que les hommes et femmes qui dirigeaient notre état à l’époque se sont conduits en dictats et n’ont pas poursuivis des buts favorables à l’ensemble des citoyens. Heureusement, contrairement à d’autres populations moins privilégiées, nous avons pu nous sortir de cette spirale grâce à nos institutions démocratiques. Mais les dirigeants de l’époque restent imputables, et devraient reconnaître publiquement qu’ils se sont trompés, sans quoi ils seront à jamais vus à travers leurs mensonges. Ou alors l’intérêt public aurait-il disparu définitivement des visées de ce parti?



À cela se jouxte un mépris pour une frange de la population en fonction de leurs idées et un travail de propagande et de désinformation bien réfléchi. Bien qu’à des lieues de distance au plan de l’intensité, ces deux situations nous démontrent qu’il existe encore aujourd’hui des dirigeants qui sont prêts à tout, même à envenimer et laisser dégénérer une crise sociale, pour conserver le pouvoir qu’ils ont acquis.

À l’ombre de l’opulence… l’itinérance


Texte écrit le 12 décembre 2011

Je marche au centre-ville de Montréal, vaquant à mes occupations habituelles, souvent pressé et à la recherche d’un café. Mais j’en viens à me sentir oppressé par un mal qui croît, là, à l’ombre des restos, des boutiques, des salles de divertissement et de l’indifférence. Cette tristesse me prend dès que je sors d’un métro, dans ou près du centre de la ville, et me suit jusqu’à ce que je sois à l’intérieur des bâtiments bien surveillés!

Parfois ils ou elles sont un peu épeurant, parlent au vide, nous jettent des regards hagards ou crient à tue-tête une détresse, quasi tangible. Parfois ils sont en filigrane sur le décor urbain, couchés dans l’ombre, peut-être à demi morts, parti dans les suites d’une injection qui traîne maintenant à mes pieds. Une fois même, une de ces bêtes s’accote sur le mur d’un théâtre respectable et défèque devant les passants, ahuris, qui s’efforcent de regarder ailleurs. Elle n’est plus cachée, la détresse. Elle fait partie de mon quotidien; du quotidien de millions de gens qui passent par les mêmes endroits que moi.

Moi-même, je fais partie des plus pauvres au fond. Étudiant bénéficiaire du programme gouvernemental de prêts et bourses, fatigué par l’accumulation des horaires contraignants de stages, travaux et boulots (les derniers me permettant de faire les deux premiers!). Pourtant, je me sens totalement coupable et impuissant face à cette détresse qui me saute au visage à tous les coins de rue. Mon avenir est théoriquement assuré : je suis en santé physique et psychologique, j’ai des amis, des passions et des rêves fous auxquels je peux aspirer. Pourtant, je ne suis pas à l’abri des accidents, de la maladie mentale ou physique, des drames familiaux, amicaux, de l’économie en dents de scie. S’il m’arrivait quelque chose, si je perdais espoir et dignité, si moi aussi je me retrouvais à la rue dans dix ans, y aura-t-il quelqu’un pour me venir en aide et m’aider à me relever?

L’itinérance a fait sa place à l’ombre de l’opulence, a crû à cause de notre indifférence et de celle de nos élus. Le passant est impuissant et, par défaut, tolérant face à cette détresse du quotidien. Pour avoir de très riches humains, il faut avoir de très pauvres humains. Et quand la collectivité n’est plus là pour forcer les uns à redonner aux autres, ils ne le font plus. Ces gens devraient être soutenus pour de vrai, afin de les sortir de la rue. Des équipes d’intervenants qualifiés devraient être dans les rues à leur parler, les soigner, les transporter vers des endroits chauds, à la manière du SAMU parisien. Des moyens devraient être augmentés pour les soins et les suivis psychiatriques, afin d’éviter  des événements comme la fusillade du 6 juin dernier, lorsque la police a ouvert le feu sur Mario Hamel un sans-abri en pleine psychose, et tué un passant. Quand les choses bougeront-elles?

De retour

Après une longue absence, me voici de retour.

En fait, cette absence s'explique grandement parce que justement... j'écrivais! Car je me suis lancé à l'automne 2012 dans un projet de mémoire de maîtrise qui m'a tenu en haleine jusqu'à aujourd'hui. Non que ce soit terminé - loin de là - mais plutôt que j'aie concentré toutes mes énergies de rédaction à cette tâche colossale qu'est d'écrire un mémoire pertinent et intéressant. J'espère bien y arriver!
D'ailleurs, je prépare actuellement un projet de doctorat pour l'an prochain. C'est que j'ai pris goût au monde de la recherche et l'idée d'en faire ma vie s'impose de plus en plus!

Je vais bloguer quelques articles prochainement que j'ai écris au cours de l'année mais qui n'ont pas encore été publiés. Je tenterai également de faire quelques comptes rendus de l'actualité, surtout dans le prochain mois alors que l'année scolaire recommence.
Bonnes lectures!

mardi 20 décembre 2011

Revue du mois de décembre

Petite (moyenne-grande) revue des articles intéressants au mois de décembre.
Issus en totalité du journal Le Devoir, à ma porte tous les matins...


1. Rapport sur les performances scolaires
Vraiment très intéressant. Je retiens essentiellement :
« Là où il y a un potentiel explosif dans l'opinion publique, la mesure d'apaisement n'est jamais très loin. » en parlant des grandes enquêtes axées sur les résultats scolaires des élèves. « Il se passe quelque chose et on cherche à réagir tout de suite. On n'a pas évalué toutes les hypothèses et on arrive avec des solutions qui découlent du sens commun, sans regarder la recherche. C'est une gestion action-réaction. » de dire Jean Bernatchez (prof à l'UQAR). En outre, M. Bernatchez ajoute : « On ne peut pas reprocher à la ministre de l'éducation d'écouter ce que les gens de terrain ont à dire, sauf que, dans cette perspective, la CSQ est un syndicat qui vise à protéger ses membres alors qu'à l'association des professeurs de français, par exemple, ce sont les gens de contenu. Je pense que ce qu'ils ont à dire a plus de poids qu'un syndicat corporatif. » Finalement, il conclue : « Aujourd'hui, si on regarde la composition du ministère, les sous-ministres sont bien souvent des gestionnaires de carrière qui vont veiller à ce que les budgets soient respectés et gérer en fonction des résultats. [...] De sorte que la plupart des ministres sont influencés par une crise ou différents lobbys, peu importe lesquels. »

Il est effectivement assez préoccupant de savoir que les hauts-dirigeants du ministère de l'éducation pourraient ne pas avoir de formation en éducation ou d'expérience des milieux éducatifs... Ils deviennent alors dépendants des recommandations et autres exercices d'influences pour prendre des décisions qui auront une influence sur les services (c'est-à-dire... probablement toutes les décisions!!!).
Je ne serais pas surpris, dans ce contexte, que l'idée de M Charest d'équiper toutes les classes de TBI lui soit venu des entreprises qui les fabriquent, après lui avoir exposé, probablement à grand frais, à quel point c'est important que le Québec se dote de cette nouvelle technologie!

La gestion spontanée des résultats
Le Devoir, Samedi 3 et Dimanche 4 décembre 2011


2. La réponse de Réjean Parent (CSQ)
Celui-ci se défend d'être corporatiste, comme l'a semi-affirmé M. Bernatchez dans l'article précédent. Il met en exergue toute l'énergie déployée par la CSQ pour mieux identifier les problèmes de notre système et trouver des solutions à ceux-ci, ainsi que le professionnalisme et le réel soucis pour l'intérêt des élèves que démontre son personnel. 

Je suis certain que tous ceux qui y travaillent le font de bonne foi. J'en suis même convaincu! Mais force est d'admettre que c'est probablement par glissement que les syndicats sont devenus les bons conseillers du ministère en matière de réussite scolaire. Depuis quand ceux-ci devraient-ils supplanter les universités en matière d'expertise, de recherche et d'expérimentation? J'imagine que c'est une question d'agent...

Tout pour la réussite, pas pour le corporatisme
Le Devoir, Mardi le 6 Décembre 2011


3. Sombre avenir pour le Québec
Texte de M. Pierre St-Germain, président de la FAE

Encore une fois, le président de la FAE me surprend par son manque de rigueur intellectuelle. Cette fois il attaque de tous côtés la CAQ et son chef, François Legault. Je suis loin d'être un partisan de cette nouvelle coalition, mais force est d'admettre que notre président utilise ici des raccourcis trompeurs et fait preuve d'un dogmatisme à peine caché derrière l'emploi d'une tonne d'adjectifs tendancieux. En bref, j'ai l'impression d'avoir devant moi un grand maître de la démagogie en colère. Car de son texte se dégage une forte impression de colère incontrôlée, qui lui fait dire des choses presque grossières... indéfendables et teint d'une trop grande opiniâtreté.
Le pire dans tout cela, c'est que je suis d'accord sur certaines idées qu'il avance. Mais à la manière qu'il s'y prend pour nous les enfoncer dans la tête...

Je n'en parlerai pas davantage. Allez le lire, et essayez de tenir jusqu'au bout!


Sombre avenir pour le Québec
Le Devoir, Mardi le 13 Décembre 2011

Si vous voulez un éclairage plus intelligent et clair à propos de l'idée d'évaluer les enseignants en fonction des performances des élèves, je vous propose plutôt ce très bon texte, paru en novembre, écrit par Ian Murchison, étudiant à l'ENAP.

L'école est en feu? On sort de l'école.
Le Devoir, Mardi le 29 Novembre 2011


4. L'intimidation en milieu scolaire
Il y a eu de nombreux articles, plus ou moins pertinents à propos de l'intimidation à l'école. Je n'en parlerai donc pas car je crois que le sujet a été sur-médiatisé et que le message le plus populaire est très clair. 


5. La dyslexie : une maladie mentale?
Beaucoup d'encre a coulé depuis l'annonce que la dyslexie et autres troubles d'apprentissages seront reconnus comme des maladies mentales par le ministère de l'éducation dès 2012.

La dyslexie : une maladie mentale?
Le Devoir, 26 novembre 2011


- Monique Brodeur, doyenne de la faculté d'éducation de l'UQAM, affirme que cela risque fortement de causer des préjudices importants aux gens ayant ce type de troubles.


Troubles d'apprentissages - La dyslexie, bientôt un trouble mental?
Le Devoir, 26 novembre 2011


- D'autres intervenants du milieu scolaire la soutiennent d'ailleurs dans sa démarche d'opposition à la révision du guide explicatif qui balisera la loi 21.


Dyslexie, une coalition s'organise.
Le Devoir, 6 décembre 2011


- Jean Paul Dutrisac, président de l'Office des professions du Québec, y va d'une réplique qui relativise les impacts négatifs des nouvelles dispositions. Il affirme plutôt que cette loi aura comme effet positif « d'élargir l'éventail des services professionnels auxquels [les élèves] auront accès. »

La réplique - troubles d'apprentissage. Des inquiétudes non fondées.
Le Devoir, 8 décembre 2011

Pourtant, celui-ci change de position peu après, le 12 décembre, et co-signe un article plutôt revendicateur. Étonnant non?

Écarter le corporatisme et consulter les acteurs du milieu scolaire pour mieux protéger le public.
Le Devoir, 12 décembre 2011


- Finalement, Le Devoir y va d'un article explicatif sur la Dyslexie et la Dysorthographie qui me semble assez bien! D'emblée, on y lit : « La dyslexie n'est pas un trouble mental, comme le guide explicatif qui balisera la loi 21 le laisse entendre. Il s'agit plutôt d'un trouble neurobiologique du développement que les scientifiques comprennent demieux en mieux. »

L'extraordinaire plasticité du cerveau.
Le Devoir, 10 décembre 2011


6. Commissions scolaires
Les commissions scolaires estiment ne pas pouvoir faire plus de compressions budgétaires (comme demandé par le gouvernement) sans toucher aux services aux élèves.

Les commissions scolaires en ont assez
Le Devoir, Samedi 10 et Dimanche 11 décembre 2011


«Un nouveau modèle de démocratie scolaire», proposé par Gaétan Neault, président de l'Association Montréalaise des Directions d'Établissements Scolaires (AMES), dans la revue Entreprendre fait jaser.

Les commissions scolaires discutent de leur avenir
Le Devoir, 26 novembre 2011


7. Un petit bijou : Universités inc. : Contre la hausse des frais de scolarité.
Je vous parle de l'article de Louis Cornellier dans Le Devoir du 17-18 décembre, qui a lu pour nous l'essai Universités inc. et nous en fait un survol épatant. En huit chapitres, ils dégonflent autant de mythes destinés à justifier une augmentation des droits de scolarité.

Enfin des armes solides pour les opposants à la hausse!

Essais québécois - Contre la hausse des frais de scolarité
Le devoir, 17 décembre 2011

Et :

Universités inc.
Des mythes sur la hausse des frais de scolarité et l'économie du savoir
Éric Martin et Maxime Ouellet
Lux
Montréal, 2011, 156 pages

dimanche 11 décembre 2011

Les intérêts des élèves

À entendre quelques intervenants qui écrivent ou interviennent régulièrement dans les médias, la meilleure des pédagogies se concentrerait sur les intérêts des élèves. C'est-à-dire que l'enseignant devrait choisir ses sujets, thèmes et activités en fonction des intérêts des élèves, afin de susciter initialement l'éclosion d'une forte motivation intrinsèque. Ce discours, de plus en plus entendu et diffusé, notamment dans les cours de formation des maîtres à l'université, appelle à la vigilance et à la réflexion de la part des pédagogues. Même présenté comme une forme de panacée, il est truffé de raccourcis et de contradictions.

Je ne vois pas en mal l'idée que les élèves puissent être accrochés par quelque chose qu'ils connaissent déjà, mais je m'inquiète que l'énergie mise sur ce quelque chose ne diminue le temps consacré à des connaissances nouvelles. Et cela, au nom de "la motivation des élèves". Qui n'a d'ailleurs jamais été témoin d'un enfant qui, n'ayant connu que les produits dérivés d'un héros populaire (par exemple, des souliers Spiderman, des céréales Spiderman, des vêtements Spiderman, les films et dessins animés Spiderman, etc.), n'ait développé aucune connaissances différentes à propos de ses objets du quotidien que celles acquises des produits de son héros favori? Cet exemple parle de lui-même...


Je me désole donc de plus en plus de ce raccourci de l'esprit, qui semble faire fi de la valeur essentielle de l'apprentissage, soit celle d'acquérir quelque chose de nouveau, inconnu; un savoir ou une connaissance que nous n'avions pas avant ce moment critique d'apprentissage. De plus, on suppose à nouveau que l'élève est incapable et on lui facilite la tâche, encore une fois au nom de "la motivation intrinsèque des élèves". S'attaquer à la motivation des élèves n'est pas une affaire de trucs, ou de raccourcis comme celui-ci; mais un travail profond et laborieux de la part de l'enseignant.

*En réponse à ceux qui défendraient cette pratique en disant qu'en bout de compte elle sert l'apprentissage d'autres connaissances, indépendantes du contexte, je réponds d'office que les sujets et thèmes choisis pour une activité constituent en soi des connaissances