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dimanche 13 mars 2011

L'engagement des générations post-babyboomers - une question d'émotions!

Le texte de Lise Payette, dans Le Devoir de ce vendredi le 11 mars, m'inspire la réflexion suivante :
si les jeunes gens de la classe moyenne d'aujourd'hui (disons moins de 30 ans) semblent moins impliqués socialement, revendicateurs, solidaires ou politisés, serait-ce parce que ces formes d'engagement ne suscite pas chez eux les mêmes émotions que chez les générations précédentes? Je m'explique.

Les combats de nos parents et de nos grands-parents étaient directement liés à des situations d'oppression, d'injustice et de souffrance auxquelles eux-mêmes étaient soumis. Ainsi la mobilisation et la solidarité leur a permis d'accéder à un niveau de vie moyen beaucoup plus élevé et égalitaire que ce qu'ils avaient eux-mêmes vécu. Par contre, pour les générations suivantes, qui grandissent dans cette société plus équitable et généreuse et peuvent s'épanouir dans la liberté et la qualité de vie qu'on connaît, les enjeux sociaux auxquels elles sont confrontées n'ont pas les mêmes impacts sur leur individualité et leur niveau de vie. Contrairement à leurs parents, cette lutte moderne n'a plus d'emprise dans leur quotidien et elles accordent ainsi moins d'affect à "l'engagement", ainsi moins chargé et signifiant.

Or, ce qui meut les masses c'est l'émotion, ou la conviction qu'il faille personnellement se soulever contre quelque chose ou quelqu'un à défaut d'être laissé de côté. Et la souffrance semble être la plus puissante des émotions mobilisatrices. Aujourd'hui, alors que nous ne souffrons plus ou presque, comment générer une aussi grande puissance?

1 commentaire:

  1. Intéressantes questions, intrigantes remarques.

    Si nous devions nous comparer à ceux qui au lendemain de la guerre, n'avaient littéralement bien souvent plus que leurs yeux pour pleurer ainsi que leurs bras pour suer, saigner et s'échiner à la tâche, nous serions mieux lotis.

    Il faut aller dans le sens de la compassion envers ceux qui viendront après nous.
    Malheureusement, le chemin est encore assez mal éclairé et malgré les avancées technologiques dont nous (sur)nourrissons tous les jours, il semble encore difficile pour l'humanité de se projeter toute entière. Alors qu'il n'y avait encore aux siècles précédents que des nations, des peuples, des tribus ... on se trouve aujourd'hui avec presque 6 milliards d'êtres !

    Et désormais, la conscience ( ?) la raison (?) le savoir, peut-être que nos ressources ont des limites.
    L'Occident jouisseur entraîne les autres dans un banquet aux allures de fin du monde ...
    Et les jouisseurs ne font pas d'enfants.
    (ni de vieux os)

    C'est pas très joyeux comme conclusion.

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